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Une cha­pelle recons­truite

Cha­pelle de cam­pagne char­mante et ori­gi­nale, cet édi­fice situé à Plu­mé­liau-Bieu­zy (Mor­bi­han) vaut pour ses sta­tues et l’histoire tra­gique d’un de ses prêtres mar­ty­ri­sé après la révo­lu­tion. Plu­mé­liau vient du bre­ton « plu » ou « plou » (paroisse) et de saint Méliau. Méliau est né vers 470 et fût roi d’Armorique avant d’être tué par son frère Rivod. Il est invo­qué pour soi­gner les ulcères et les rhu­ma­tismes. Cette paroisse est très ancienne puisque fon­dée au VIe. Celle-ci com­porte le vil­lage de Saint Hilaire construit autour de la cha­pelle épo­nyme. Saint Hilaire, né au IVe fût le pre­mier évêque de Poi­tiers et est consi­dé­ré, grâce à ses nom­breux écrits théo­lo­giques de réfé­rence, comme Père de l’Église. En Bre­tagne, il est le patron des Ale­vins et des Ale­vi­neurs.

Devant l’au­tel, une pierre tom­bale porte une ins­crip­tion bre­tonne : “AMAN E REPOSE DOM JOJEB EN TURNIER BELEGUE E PLUNIAVE MARTIRISET ET LAN SAIN HILAIRE EN 31 MAI 1796 — DE PROFUNDIS” (ici repose dom Joseph Le Tur­nier, prêtre à plu­mé­liau, mar­ty­ri­sé dans la lande de Saint-Hilaire, le 31 mai 1796).

C’est la tombe d’un prêtre réfrac­taire, ori­gi­naire de Baud, qui des­ser­vait clan­des­ti­ne­ment ce quar­tier. Cap­tu­ré par des sol­dats venus de Baud, alors qu’il ten­tait de se dis­si­mu­ler dans un champ de seigle, il fut conduit près de la croix de Boter­neau et lar­dé de coups de baion­nettes avant d’être ache­vé de deux coups de sabre qui lui fen­dirent le crâne. De pieuses mains l’en­se­ve­lirent sous la corde de la cloche. Ses restes furent recon­nus en 1884 et pla­cés dans le choeur sous la dalle qui fait de cette cha­pelle une cha­pelle de sou­ve­nir.

La cha­pelle est fer­mée au public en rai­son de son état struc­tu­rel.

Auteur/autrice

paroissedebaud@orange.fr